Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Barbe au cul

 

Oui, ma fille.

Pour "manger" tu chasses. L'activité consiste donc à mettre en place un parcours pour ferrer la proie, baliser le terrain, penser le ou les pièges, anticiper l'échec (et le plan de secours). Tout ça, naturellement.

La chasse : 

Plutôt le samedi soir. On a bien dormi la veille, pas trop déconné à taper du rouge, le teint sera frais. Ce soir tu sors.Tu mobilises ta meute et appelle tes copines, vous poussez des petits cris, et vous tombez d'accord : vous ne rentrerez pas brecouille.

Il n'est que 17h et déjà vous êtes chaudes comme des baraques à frites. Chaud ou froid, tu t'en fous, tu finiras déloquée ou agrippée au bar, alors quid de la jupe ou du décolleté, tu tranches et tu montres tout. Ce soir, tu serres.

Jeune fille aux lèvres carmin, fais gaffe, t'en as sur les dents. T'en es déjà à ton 2eme cosmo, et tu te rends compte que porter des talons demande du savoir-faire.
Le fond de ton verre est vide comme ton regard, t'as foutu du rouge sur ton menton, et tes guibolles souffrent en arc sur 15 cm.

Tes copines surexcitées jettent leurs cheveux en veux-tu-en-voilà au rythme des beat. Elles laissent glisser leurs bretelles en calcul. Derrière, les affamés n'ont qu'une envie : vous la mettre.

Tu les rejoins et, oubliant toute dignité tu prends une photo de vous. Ambiance duck-face glossées, oeil torve et points noirs visibles. Peu importe, tu partages sur la face du monde des réseaux sociaux. Les ondulations de ton corps augmentent proportionnellement aux cosmos, vodka-pomme que tu te jettes dans le gosier. Ça y est, tu as atteint le point-Shakira : tu ne contrôles plus ton bassin et tu sues entre les seins. La pêche est bonne et des mains viennent entourer ton corps, celles de celui qui veut te pilonner. 

Ondulations, fesses contre sexe, frotti-frotta, voilà tu l'as ! Un ballet de bouches se joue telles dix tentacules agitant vos amygdales. Tu poulpes fort, si fort qu'on y voit plus ton adn. Ahh coquine, tu en veux ! Oubliées les copines, qui, au mieux subissent le même sort que des chipo qu'on tâte au Leclerc, ou, au pire, attendent le premier métro pieds nus en replaçant leurs culottes sur la bonne voie.

Et ta voie à toi, c'est le cimetière du glamour : l'appartement puant la bolognaise d'un jeune homme conquérant qui signe la victoire du coude et d'un "yes" silencieux dans ton dos.  Des draps sales et un humour à chier. Tu désaoules, vitesse grand "V". Les mains avides brûlent les étapes ;  vite finis-en, simule, crie, tais-toi.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article